Vendres/Sérignan : une courte “histoire” de pêche entre voisins

Ci-dessous un extrait de la thèse de Shinya Mokai, professeur d’histoire occidentale à l’université d’Osaka (Japon), illustrant un conflit de voisinage entre sérignanais et vendrois.

En 1375, un jour d’hiver, cinq sérignanais ramassent des poissons sur le rivage de l’étang de Vendres, tous équipés de matériel de pêche. Soudainement, un lieutenant du bayle royal de Vendres, qui s’appelle Petrus Petri, surgit, arrache tout cet équipement de leur main et l’emporte.

À peu près au même moment, les consuls de Vendres et un autre bayle royal, interdisent aux habitants de Sérignan de ramasser des coquillages, des crabes et toutes autres choses sur ce rivage. Ils installent des panneaux sur lesquels la fleur de lys se dessine pour signaler que cet étang est mis sous la sauvegarde royale.

Ces 2 événements au bord de l’étang salé provoquent de grands conflits et procès entre les deux villages.

Car, selon les assertions des sérignanais, depuis les temps immémoriaux, surtout en hivers, ils ont pu ramasser à pied et avec leurs mains, des poissons de rivage qui se trouvaient morts ou demi-morts au bord du rivage, à cause du froid, et les emporter à Sérignan, pour les consommer, vendre ou utiliser.

En revanche, les habitants de Vendres justifient les comportements de leurs consuls et du bayle royal en niant le droit de pêche des habitants de Sérignan dans l’étang. Car les habitants de Vendres, pour ce droit de pêche, payent la taille royale de 27 livres et offrent au roi 176 moules par chaque barque qui en pêche pendant le carême. Alors que les villageois de Sérignan ne payent aucune « pension » au roi et y pêchent sans licence royale, ni consentement du village de Vendres.

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