Une entreprise familiale, visionnaire et innovante.
A l’ouverture en 1965, le camping apparaît sous forme d’emplacements étroits, délimités par des roseaux bien alignés, suivant les anciennes rangées de vignes. Les premiers campeurs étaient parfois même obligés d’arracher des ceps pour planter leur tente.
Les travaux initiaux ont consisté à équiper le camping d’un bâtiment de réception et de sanitaires. Il a donc fallu alimenter en eau et en électricité et trouver une solution pour l’assainissement.
L’eau a jailli tel un pur trésor, d’un forage profond dans la nappe astienne. L’électricité était fournie par un groupe électrogène, qu’il fallait stopper le soir à cause du bruit généré.
Le gros problème était le traitement des eaux usées.
Mais c’était sans compter sur l’ingéniosité d’Etienne qui mit en œuvre un système d’assainissement présentant une solution alternative à l’éloignement du village et à sa station d’épuration. Le système combine l’infiltration et l’évaporation par le sol et la transpiration de la végétation. Car il faut préciser que la zone était totalement dépourvue d’arbre, d’arbuste et de fleur. Ce procédé dit « Geoassev » permet de protéger les cours d’eau, faire des économies d’eau, protéger la qualité des eaux de baignade, adoucir la nappe superficielle saumâtre favorisant la végétation et moins dépenser pour les investissements.
Les trente années d’expérimentation au Sérignan-Plage ont permis à ce projet démonstratif d’être retenu par la Commission Européenne en l’an 2000 parmi les 898 projets proposés par l’ensemble des Etats membres. Le World Water Forum, mondial de l’eau à Kyoto au Japon, où Etienne était présent, l’a également primé. Ces années d’arrosage abondant par les eaux usées, ont favorisé une végétation extraordinaire qui offre aujourd’hui plus de 6000 arbres, pins, oliviers, tamaris, eucalyptus, palmiers, lauriers roses, où se mêlent les essences et parfums du Sud de la France (lavande, romarin, thym, jasmin, etc).
Il est évident qu’il a fallu quelques années pour obtenir de l’ombre.
En 1968 déjà, les sanitaires étaient chauffés en juin et septembre, un centre commercial était créé, avec épicerie, boucherie, bazar… ainsi que le vin de propriétaire qui se vendait à la barrique.
La célèbre Guiguite Grosso s’était prétée à faire la promotion des loisirs sportifs.
En 1971, la photo ci-desous montre la famille Amat prenant l’apéritif au patio avec Monsieur Martra, boulanger au village, place Viala. On aperçoit de dos du fils Jean-Guy, âgé de 4 ans.
Nous sommes 6 ans après la création, et l’on constate l’évolution rapide des aménagements, avec la piscine chauffée, la toute première dans un camping de bord de mer:
On peut aussi se rendre compte que les dunes qui protègent le site des coups de mer, sont beaucoup moins hautes qu’aujourd’hui. Nous le devons d’abord à Raphaël Grosso, qui de tout temps, avait l’habitude (la manie même) de planter toutes sortes de plantes dans le sable. Puis ce fut l’intervention de l’EID, avec Pierrot Barbel en particulier, qui eurent l’idée géniale de placer les ganivelles et de planter des espèces adaptées pour retenir le sable. Et bien sûr les multiples action d’Etienne Amat pour sauvegarder ce précieux bouclier.
C’est pour cela qu’en 2020, nous pouvons nous vanter, et remercier ces messieurs, de posséder les plus hautes dunes de Méditerrannée !
Mais ces premières années de succès sont à mettre à l’honneur aussi des nombreux employés qui ont vu dans cette entreprise la chance de rester vivre à Sérignan. Des ouvriers Espagnols, comme Antonio, Blaz, Lola, Rubio… accompagnés de beaucoup de Sérignanais, dont François Cianni et Antoine Castillo, ont travaillé à la création, à l’amélioration, au fonctionnement, à l’entretien des lieux.
Puis vient l’idée du camp de naturistes en 1972. Suite à une proposition de campeurs d’Agde qui souhaitent acheter le camping, Etienne, toujours prêt à ouvrir une voie nouvelle, refuse l’offre et décide d’agrandir le terrain en créant une “zone natu”, plus ouverte aux vrais pratiquants qu’aux libertins.
Une anecdote historique, tirée d’une délibération d’un conseil municipal du 1er mai 1853, raconte que le maire d’alors, Guillaume Pourquier, propose aux élus de nommer un commissaire de police car “… les bains de mer sont fréquentés par une foule d’étrangers, souvent malfamés, qui s’y conduisent sans pudeur et séparation de sexes avec dérèglement et y pratiquent des orgies qui scandalisent les baigneurs honnêtes. La présence du fonctionnaire préviendrait ces désordres et donnerait lieu à une salutaire repression”.
Cent vingt ans plus tard l’ordre est rétabli par Etienne, sans répression! Mais les choses n’ont pas été facile pour lui. Le maire Marius Castagné est favorable à cette création et le curé Estournet s’y oppose. Les réunions animées en mairie rappelaient les discussions folkloriques de Pépone et Don Camillo. Finalement, Marius et son conseil municipal donnent une autorisation, à titre provisoire pour la saison 72, avec possibilité de renouveler. Ce qui sera fait l’année suivante… et les autres.
En 1975, le camping s’est agrandi et le congrès mondial des naturistes se tient au Sérignan-Plage Nature. De cette réunion née la définition officielle du naturisme, qui a encore cours.
En 1992, le relais est donné à l’actuel gérant Jean-Guy Amat et son épouse Catherine. Ils vont eux aussi toujours anticiper les besoins des clients. L’innovation est une constante de l’établissement.
En 1996, fut inaugurée l’une des premières piscines lagon de 850 m2 avec 3 000 m2 de gazon autour.
En 2002, le Sérignan-Plage propose à ses clients le premier espace balnéo de plein air en Europe de 2 800 m2 avec 4 bassins à thème.
En 2004, l’orientation est donnée vers l’accueil des bébés en avant et après saison, avec de nombreuses prestations, dont la piscine couverte et la maison des tout-petits.
En 2006, sont lancés les premiers hébergements haut de gamme “Les cabanes de Pêcheurs” qui procurent au Sérignan-Plage de nombreuses récompenses européennes.
En 2008, 13 hectares viennent compléter le complexe qui se fixe pour objectif d’être le leader de son marché, en anticipant les attentes de ses clients, notamment en termes d’intégration paysagère et de respect de l’environnement.
En 2013, une nouvelle aire de jeux aquatiques de 1 000 m2 et un nouveau quartier “Cabanes Canardières”: 40m2 qui peuvent accueillir 6 personnes, avec terrasse de 22 m2.
En 2015, les animations sont multiples pour les petits, les ados et les parents: spectacles, poterie, tournois de foot, manège, salle de jeux, thermes d’inspiration romaine, piscine géantes… Chacun y trouve sont bonheur!
En 2018, de nouveaux toboggans géants, avec structure en bois, sont intégrés avec un soin particulier dans le paysage, avec double récupération des eaux usées afin de toujours préserver l’environnement et le site dans lequel ils se trouvent. Ces eaux, un peu souillées, sont récupérées pour les chasses-d’eau des toilettes, puis pour l’arrosage des arbres par le sous-sol. Insistons sur le fait que la préservation est au cœur des priorités, en partenariat avec la Ligue de Protection des oiseaux et que les déchets sont triés.
Aujourd’hui, le camping couvre 42 ha et peux recevoir 6 000 personnes sur 1 466 emplacements! Environ 350 000 personnes y séjournent chaque années. 50 personnes y travaillent toute l’année et 300 pendant la saison, d’avril à septembre.
Le camping se démocratise avec une plus grande mixité sociale. Chacun peut trouver là le type de vacances qui lui convient et suivant son budget, venir avec sa propre tente ou en louer une, loger en mobile-home ou camping-car, ou louer un bungalow atypique tout confort. La nationalité de la clientèle se répartie comme suit : France 35%, Allemagne 26%, Pays Bas 18%, Suisse 7%, Belgique 6%.
En résumé, les 55 ans de travail et d’expérience d’Henriette, Etienne, Catherine et Jean-Guy, ont fait du Sérignan-Plage le plus beau camping d’Europe.