Sérignanais ou touriste passant sous la halle, qui n’a pas été intrigué par cette plaque scellée en dessus d’une vieille porte surmontée de l’inscription « HOTEL DE VILLE »?
Écrite en latin, sa lecture est difficile pour qui, comme moi, n’a pas étudié cette langue morte. J’ai seulement pu traduire :
- les noms propres : Guillaume ROQUE – Gabriel RASCAS – Pierre TINDEL – Thomas LABADIE et Jacques GAUTIER scribe
- la date 1739
Cette plaque commémore-t-elle un événement en rapport avec l’inscription « HOTEL DE VILLE »?
Pour connaître la réponse, remontons les années jusqu’en 1732, et consultons les registres des délibérations consulaires.
Ces sérignanais, immortalisés dans la pierre étaient les quatre consuls de la communauté en 1739 (les consuls étaient élus pour un an) et Jacques GAUTIER le greffier.
L’an mil sept cens trante deux et le sixieme jour du mois de juillet dans lhostel de ville […] sont présent guillaume roque, gabriel rascas, pierre bourrie et thomas labadie consuls […] le sieur roque premier consul a représente quil est de linteret de la communaute de prevenir et eviter le croulement de la maison de ville qui menasse une ruine evidente […] que le pillé de lave sur lequel est la tour de l’horloge il y a plusieurs fentes et ouvertures […]
AD 34 – Sérignan – Délibérations consulaires – 1730-35 – Photo 36
Suite à cette communication le conseil général donne pouvoir aux consuls d’entamer la procédure pour les réparations.
Il faudra demander au Sénéchal de Béziers l’autorisation de faire un emprunt pour le financement, trouver un prêteur, faire un appel d’offre et faire établir un devis.
Une fois le devis présenté (2390 Livres environ, le prix de 600 journées de travail) il faudra un vote du conseil général pour que les travaux débutent ce qui sera fait le 11 mai 1738.
Le vieil hôtel de ville est alors démoli. Pendant la reconstruction, de juin 1738 à avril 1739, les réunions se tiendront dans les casernes. La première dans le nouvel hôtel de ville se tiendra le 15 avril 1739.
Aucune mention d’une cérémonie pour la réception ou apposition de la plaque dans les registres des délibérations.
Peut être que le texte gravé dans la pierre explique cet épisode de la vie sérignanaise.
Si un érudit pouvait donner la traduction, qu’il en soit remercié!