Le compoix est un grand registre faisant office de cadastre rudimentaire.

Il était rédigé à la demande des consuls de la ville, afin de connaître les biens de chacun et pouvoir calculer l’impôt de chacun (la taille).
Le plus ancien connu de Sérignan date de 1521 (il y en a eu certainement de plus ancien). Le dernier, mis au net en 1770 est le plus facile à lire.

Les inscrits
Une rubrique alphabétique énumère tous ceux qui figurent dans ce registre et qui seront redevables de l’impôt (la taille) :

Les nobles

Page du compoix de 1603 : « Damoiselle Marquise de graves seigneuresse de Serignan »


Après la révolution française, le compoix a continué à être utilisé pendant quelques années.
Les 338 habitants taillables (soumis à l’impôt de la taille)
Depuis les plus riches comme Gabriel Roque :

Ou Guillaume Ysarn, viguier de Sérignan :

Jusqu’au moins fortunés, mais assez pour être imposables comme Elisabeth Negre, qui n’a qu’un champ à orpellieres d’une surface de 3 sétérées et 15 punières 2/3 ( environ 0,8 ha) :

Elle sera imposée sur la base de 0 Livres 11sols 11 deniers ½.
Les personnes morales

La confrérie de nostre dame :

La maison de l’hôpital (qui était situé rue Amat) :

Les forains (propriétaires ne résidant pas à Sérignan)

Chacun y a ses biens enregistrés, localisés: immeubles: maisons, écuries etc. Ses terres : prés, vignes, olivettes etc. Chque bien est situé par rapport à ses voisins, et estimés. La somme de ces estimations servira pour le calcul de l’impôt (la taille) de chacun, nobles, religieux, personnes morales inclus.
Exemple de relevé
Prenons l’exemple de Marie Anne Augé veuve d’Antoine l’Heritier :

Elle possède une maison dans le lieu qui confronte
- de terral [elle est voisine du côté Sauvian] avec Jacques Roudié,
- de midy [vers Vendres] le seigneur du lieu,
- de marin [vers la mer] une rue cul de sac,
- de grec [vers Villeneuve] Maximilien Castan, les hers [héritiers] de Jean Baptiste Coursier
Contient [surface] dix sept cannes trois quarts [environ 66 m²]. Fait 10 sols.
Une vigne al plan de patau […] [même façon de situer]. Contient 2 sétérées et 2 punières ½ [5295 m²], estimées au second degré faible [selon leur rendement les terres étaient différemment classées]. Fait huit sols sept deniers et demi.
Un champ a las molieres […] [même façon de situer]. Contient 3 sétérées 3 punières ½ 1 dextre [7425 m²] estimé au second degré. Fait deux Livres onze sols sept deniers et demi.
L’estimation des biens de Marie Anne Augé s’est donc élevé à 3 Livres, 10 sols et 3 deniers. Cette somme servira de base pour le calcul de la taille dont elle est redevable. Pour comparer, la base de calcul pour Mme de Poulpry, seigneuresse de Sérignan est de 532 Livres 19 sols 9 deniers ¼ (177 fois plus).
Remplacement par le cadastre
Le compoix a été remplacé par le le cadastre napoléonien, également connu sous le nom de plan cadastral de 1812, qui a été institué en France par la loi du 15 septembre 1807. Ce cadastre parcellaire unique et centralisé a été conçu pour imposer équitablement les citoyens aux contributions foncières.

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