Place de la Libération

Le principal bâtiment de cette place, située au cœur du centre historique, est l’ancienne mairie. Altière et chargée d’histoire, elle garde sans doute encore bien des secrets.

Au XIIIième siècle, exactement en l’an 1235, Dame Rostang vend la place publique située devant le château, au consul et à la communauté des habitants.

En 1384, trois arceaux sont construits.

La cloche de la tour de l’horloge porte dans sa masse la date de sa fabrication en 1598 (année de la signature de l’édit de Nantes par Henri IV). Elle sera classée aux Monuments Historiques en 1959.

C’est en 1665 que démarrent des travaux commandés par le consul. Un an plus tard le beffroi est terminé; la date de 1666 et les noms des principaux consuls figurent gravés dans une pierre de la façade. Au fil du temps, après diverses évolutions de l’édifice, la pierre sera cachée pendant longtemps et découverte lors d’un chantier en 1993 à l’intérieur d’une cheminée du deuxième étage.

Après d’onéreux travaux à la collégiale, un important chantier de démolition et de reconstruction de l’hôtel de ville est entrepris. La Révolution amène diverses ventes en adjudication: celles des religieux et des immigrés, puis celles des biens communaux.

En 1800, la maison communale est adjugée à Guillaume Barbel. Les problèmes commencent! Les consuls (ancêtre des membres du conseil municipal) se retrouvent sans locaux, sans lieux de réunion et de stockage des archives. Un véritable conflit commence entre l’acquéreur et la communauté.

Le problème est né de la configuration particulière des bâtiments. En effet, l’accès à la tour de l’horloge se fait par le premier étage, en traversant la nouvelle propriété de Guillaume Barbel!

Le maire Guillaume Thomières refuse d’accepter cette situation et rappelle que “l’horloge et sa tour, ainsi que la halle, ne font pas partie de la vente”. Afin de régler cette anomalie, il est envisagé en 1810 de faire construire un local au-dessus de la halle couverte.

En 1823 rien n’est encore fait! La preuve nous est apportée par le croquis réalisé par Amelin dans le guide de l’Hérault. Le toit de la halle est encore là, le pressoir communal aussi.

Croquis de la mairie en 1823.

Mais le père Barbel décède et sa fille unique, épouse Castel, accepte de revendre son héritage à la ville en 1835.

Le projet de construction est relancé et revu à la hausse. Valessie, l’architecte communal dessine de nouveaux plans de la mairie (voir Photo 1 ci-dessous), comportant 2 niveaux supplémentaires qui intègrent des classes d’école.

Photo 1: Plan du rez-de-chaussée de la maire.

Après 2 ans de travaux, la nouvelle mairie est inaugurée en 1839 et abritera les services municipaux jusqu’en 1986, date du déménagement au domaine Viennet, la mairie actuelle.

A l’origine, on entendait par services municipaux, les postes et télégraphes, les postes d’allumeurs, les sergents de ville, les pompes à incendie, etc…

Seul le poste de police restera au rez-de-chaussée pendant quelques temps.

La halle sera alors fermée pour abriter tour à tour l’office du tourisme et d’intéressantes expositions d’artistes locaux.

La place porte le nom de “place de la libération” (23 aout 1944) sur décision du comité créé pour l’occasion (voir plus bas). En langue d’Oc, “plan de la libertat”.

Précédemment dénommée “place du Maréchal Pétain”, les sérignanais l’appelaient communément “place de la mairie” ou “place du marché”.

Véritable cœur de ville, cet endroit aurait pu être baptisé “le Forum” tellement les activités pratiquées correspondaient à la définition originelle de ce mot: “la place où le peuple se rassemblait pour discuter des affaires publiques”… et même plus!

Lorsqu’un habitant se rendait dans les services de la mairie, il disait : “je monte à la commune”. C’était réel puisqu’il fallait gravir les escaliers, mais l’expression donnait aussi un caractère officiel à la démarche.

Avant que l’eau courante soit installée dans les maisons, la corvée de remplissage des broc se faisait depuis les deux fontaines qui participaient au décors de la façade de la mairie. Le puits est toujours visible sur le parvis, devant l’arche centrale.

Chaque maison qui borde la place possédait un commerce.

Aujourd’hui la place montre un nouveau visage, plus adapté à la vie moderne mais sans voiture, pour tenter de lui rendre le dynamisme d’antan, dans un quartier totalement rénové…. car elle le vaut bien!

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